Ejaculation prématurée : comment lutter contre ce problème sexuel ?

L’éjaculation prématurée n’est pas une maladie, mais un phénomène « réflexe » qui touche de nombreux hommes bien qu’elle reste taboue. Quelles en sont les causes ? Est-ce un phénomène fréquent ? Découvrez l’essentiel sur l’éjaculation prématurée.

 

ejaculateur premature

Les termes « éjaculation précoce » et « éjaculation prématurée » peuvent être employés indifféremment. Ils recouvrent une réalité identique dont nous vous présentons les principales caractéristiques.

Prématuré signifie « qui arrive avant le temps normal ».

Ejaculation précoce = Ejaculation prématurée

 

Éjaculation prématurée : définition et symptômes

On parle d’éjaculation prématurée quand l’éjaculation survient trop vite. La notion d’un temps minimum n’a pas vraiment cours. Qu’elle ait lieu avant la pénétration ou 5 minutes après (sans bouger dans le vagin), le problème est le même, il n’y a pas de contrôle.

« On peut ainsi parler d’éjaculation prématurée lorsque l’orgasme se produit en tant qu’acte réflexe, c’est-à-dire lorsqu’il échappe au contrôle volontaire du sujet une fois que, chez ce dernier, l’excitation sexuelle a atteint une certaine intensité« , définissait la sexothérapeute américano-autrichienne Helen Kaplan.

Il ne s’agit pas d’une maladie à proprement parler. L’homme qui éjacule rapidement fonctionne sexuellement bien… même trop bien. Ses réactions sexuelles sont rapides et dans notre monde, c’est souvent une qualité d’avoir de bons réflexes. Cependant, la sexualité est une relation à deux et pour partager du plaisir il peut être important de pouvoir retarder le moment de l’orgasme.

 

Comment savoir si on est éjaculateur prématuré

La définition même de l’éjaculation précoce prématurée ne semble pas faire consensus. Certains auteurs considèrent comme pathologique une éjaculation survenant d’une à trois minutes après la pénétration. D’autres s’attachent au nombre de poussées du pénis en érection, considérant que 15 mouvements ou moins constituent une éjaculation prématurée. Autre définition : l’incapacité à retenir volontairement son éjaculation avant l’orgasme de sa partenaire dans au moins 50 % des rapports sexuels.

 

Les différents types d’éjaculation prématurée

L’éjaculation prématurée peut être :

  •  Primaire si elle a toujours été présente dans la sexualité de l’homme ;
  •  Secondaire si elle survient après un temps de sexualité sans problème.

Mais la distinction n’est pas toujours si facile entre les deux types d’éjac prématurée. Parfois, le moment crucial n’intervient pas trop tôt, sans avoir pour autant le contrôle du réflexe éjaculatoire. Ainsi, ces hommes ne s’estiment éjaculateurs prématurés que dans un second temps, lorsque cette belle mécanique n’est plus synchrone. Il ne s’agit pas d’éjaculation secondaire pour autant, car leur manque de contrôle dès le début de leur vie sexuelle permet de les diagnostiquer comme souffrant d’éjaculation prématurée primaire.

 

Fréquence de l’éjaculation prématurée

Selon une étude réalisée par Opinion Way pour les laboratoires Menarini en 2012, ce sont 50% des hommes interrogés et 43% des femmes qui se disent concernés par l’éjaculation précoce au sein de leur couple.

La plupart des hommes en sont victimes lors de leurs  premiers rapports sexuels. Pour une grande majorité d’homme, le contrôle de l’excitation et donc du moment de l’éjaculation va se faire au fil des expériences sexuelles. Pour les autres (30 % environ), il ne sera pas possible.

 

Quelles sont les causes de l’éjaculation prématurée ?

Les hommes souffrant d’éjaculation prématurée ont une excitabilité plus importante que les autres, ce qui les empêche d’apprendre par eux même à gérer leur excitation sexuelle. Ils n’arrivent pas à repérer les sensations prémonitoires de l’orgasme, qui sont à la base du contrôle. Pourquoi en est-il ainsi : causes psychologiques ? Susceptibilité physiologique ?… Actuellement, il reste des interrogations sur ce point. Des recherches ont démontré une action des neurotransmetteurs centraux. Il est admis que la sérotonine joue un rôle important.

L’atteinte du septième ciel est dépendante du niveau d’excitation sexuelle. Quand on parle de contrôle de l’éjaculation, ce n’est pas tout à fait exact ; en fait, c’est l’excitation sexuelle que l’homme doit maîtriser. Cet apprentissage passe par le repérage des sensations prémonitoires du coït et la maîtrise de l’excitation sexuelle.

Attention à ne pas confondre sensations prémonitoires de l’orgasme et inévitabilité éjaculatoire, moment où le réflexe orgasmique se déclenche. Pour en savoir plus, découvrez notre fiche sur l’ éjaculation masculine.

 

Ejaculation prématurée : les facteurs favorisants

Le stress favorise l’établissement rapide de l’éjaculation et souvent un cercle vicieux s’instaure : l’homme craint l’échec et cette appréhension favorise l’accident.

La mésentente conjugale ne saurait avoir pour origine une éjaculation prématurée. Dans un couple en harmonie, ce problème est accepté sinon le couple prend les moyens de le résoudre. Par contre en cas de crise, ce phénomène est souvent mis sur le devant de la scène, masquant les réels problèmes d’entente du couple.

Les traitements contre l’éjaculation prématurée

Il existe plusieurs méthodes pour traiter l’éjaculation précoce.

La médecine

– La rééducation du contrôle de l’excitation : cela peut passer par une sexothérapie en couple ou seul, conduite par un sexologue, cela donne généralement de bons résultats. Si vous n’avez pas de partenaire régulière, des  méthodes pour ralentir l’éjaculation existent et peuvent être tentées. Sinon, d’autres techniques sont parfois utilisées, seules ou associés à l’apprentissage : la relaxation, l’hypnose, la sophrologie… ;

– Des médicaments : la dapoxetine fait partie de la classe des  inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, une famille d’antidépresseurs. Depuis avril 2013, un premier traitement commercialisé sous le nom de  PRILIGY a reçu une AMM (autorisation de mise sur le marché) dans le traitement de l’éjaculation précoce chez l’homme âgé de 18 à 64 ans. Selon une étude hollandaise, ce psychotrope permet de multiplier par 3 environ le délai entre la pénétration et l’éjaculation, au bout d’une période de traitement de douze semaines. Attention cependant, il entraîne des effets indésirables très gênants : maux de tête, nausées, diarrhée, étourdissements… ;

– Un traitement local : depuis 2018, une association fixe d’anesthésiques locaux, la lidocaïne + la prilocaïne (en solution à pulvériser sur le gland) est commercialisée en France. Son efficacité a été prouvée lors de 2 essais regroupant 556 hommes gênés par un délai d’éjaculation considéré trop court. Au bout de 3 mois, 72 % des hommes et 77 % des partenaires sous ce traitement ont déclaré être satisfaits de leurs rapports sexuels contre réciproquement 24 % et 35 % ayant pris un placebo. Là encore, il y a de nombreux effets indésirables parmi lesquels on retrouve les troubles de l’érection, la diminution de la sensibilité, les rougeurs ainsi que pour la partenaire des douleurs et brûlures.

Se former et travailler (développement personnel contre l’éjaculation prématurée)

– Si votre problème d’éjaculation prématurée vous fait souffrir, je vous conseille de suivre une méthode complète contre l’éjaculation précoce !

Yann, ex – éjaculateur précoce