Qu’est-ce que l’anéjaculation ? Causes et traitements

Qu’est-ce que l’anéjaculation ? Qu’est-ce qu’un anéjaculateur ? Vous saurez tout ici sur ce trouble de l’éjaculation (une des principaux troubles de l’éjaculation, d’ailleurs).

anejaculation

 

Définition de l’anéjaculation

L’anéjaculation désigne l’impossibilité pour un homme d’éjaculer. Cette affection se manifeste par l’absence d’expulsion de sperme hors des voies sexuelles malgré une stimulation adaptée et une érection normale. On distingue plusieurs types d’anéjaculation : l’éjaculation rétrograde, l’orgasme sans éjaculation (autrement appelé orgasme sec ou anéjaculation orgasmique), l’anéjaculation sans orgasme ou encore l’éjaculation asthénique.

L’anéjaculation peut être définitive ou temporaire, primaire ou secondaire. Comment fonctionne une éjaculation en règle générale ? Quand peut-on parler d’anéjaculation ? Comment pose-t-on le diagnostic de ce trouble ? Quelles en sont les causes ? Quels traitements sont proposés par les docteurs ? Anéjaculation et infertilité sont-elles indissociables ? Voilà tout ce que vous devez savoir au sujet de l’anéjaculation et des anéjaculateurs.

 

Anéjaculation : comment se produit une éjaculation en temps normal ?

 L’éjaculation désigne l’expulsion de 2 à 5 ml de sperme à travers le méat urétral. Cette expulsion réflexe intervient chez l’homme après la puberté et s’accompagne d’un orgasme. Elle répond à un mécanisme impliquant le système nerveux, le système hormonal et de nombreuses structures glandulaires, canalaires, musculaires lisses ou striées. Elle se produit suite à une réaction en chaîne progressant dans cet ordre : naissance du désir, obtention d’une érection, survenue de l’orgasme, expulsion de sperme par l’urètre. Cette cascade d’événements, plus ou moins contrôlables, se déroule en deux temps :

1/ phase d’émission résultant de la stimulation du pénis avec déclenchement de sécrétion par les glandes séminales et la prostate. Le fluide spermatique, composé de spermatozoïdes (produits dans le testicule) et de liquide séminal, s’accumule dans l’urètre postérieur ;

2/ une phase d’expulsion du sperme à travers le méat urétral grâce à l’ouverture du sphincter strié de l’urètre, favorisée par la contraction des muscles du périnée.

Cette manifestation physiologique est orchestrée par deux centres nerveux localisés dans la moelle épinière et le cerveau.

Partant de ces observations, on peut dire que l’absence d’éjaculation découle soit d’une déficience dans le processus de production du sperme, soit d’une défaillance dans son mécanisme de propulsion vers l’extérieur.

 

Les différents types d’anéjaculations

L’anéjaculation peut être primaire ou secondaire. Lorsqu’elle est primaire, elle existe dès le début de la sexualité du patient, en dehors de toute pathologie organique et de tout traitement médical. Quand elle est secondaire, elle débute après une période de sexualité normale (c’est-à-dire sans signes de troubles éjaculatoires).

On distingue plusieurs grands types d’anéjaculation :

– l’éjaculation rétrograde (le sperme remonte dans la vessie au lieu d’être expulsé vers l’extérieur) ;

– l’orgasme sans éjaculation ou anéjaculation orgasmique (absence d’éjaculation ou éjaculat inférieur à 0,5 ml malgré les contractions induites par l’estimulation) ;

– l’anéjaculation sans orgasme (il n’y a ni orgasme ni éjaculation) ;

– l’éjaculation asthénique ou éjaculation baveuse (le sperme est expulsé sous forme d’un écoulement et non de jets puissants).

anejaculation orgasmique

Anéjaculation orgasmique : un orgasme mais pas de sperme.

Anéjaculateurs : les causes de l’anéjaculation

Les causes de l’anéjaculation peuvent être organiques ou psychologiques.

Parmi les origines organiques, l’anéjaculation peut provenir :

– d’une déficience dans le processus de production du sperme en lien avec un déficit de testostérone lié à une anomalie des testicules (hypogonadisme primaire) ou à un trouble de l’hypophyse (hypogonadisme secondaire) ;

– d’une défaillance dans le mécanisme de propulsion du sperme provoquée par un trouble neurologique comme la sclérose en plaques ou la neuropathie autonome diabétique ;

– de traumatismes de la moelle épinière ou de lésions des nerfs commandant l’éjaculation (après une prostatectomie radicale, une chirurgie dans le cadre du cancer du testicule, de la vessie, du rectum ou du tube digestif, par exemple) ;

– d’une anomalie de la voie d’excrétion, de troubles mécaniques comme l’obstruction des canaux éjaculateurs ou de problèmes infectieux.

Parmi les causes psychologiques, on note :

– des réactions d’anxiété, de dégoût, de crainte ou de culpabilité ;

– des facteurs interpersonnels dans le couple ;

– une tendance à la rationalisation des émotions avec refus de lâcher prise, etc.

La consommation de quelques médicaments peut également être à l’origine d’une anéjaculation.

Certaines substances toxiques peuvent avoir un retentissement sur l’éjaculation et la fertilité. On pense notamment au tabac, à la marijuana, à l’héroïne, à la cocaïne, à la méthadone, aux amphétamines, aux poppers.

 

Anéjaculateur : le cas particulier de l’éjaculation rétrograde

Dans le cas de l’éjaculation rétrograde, lors de la phase d’émission, le sperme est expulsé vers la vessie et non vers l’urètre. Il y a bien production de sperme, mais celui-ci se dilue dans les urines. Ce trouble est courant dans les situations de :

– chirurgie de l’hypertrophie bénigne de la prostate (l’ablation de l’adénome de la prostate implique une lésion du sphincter de la vessie et du col vésical, qui reste ouvert en permanence, et le sperme se déverse dans la vessie au moment de la mise sous pression) ;

– chirurgie du col vésical ;

– sténose urétrale (rétrécissement du conduit qui amène le sperme urétral) ;

– neuropathie autonome diabétique ;

– blessure médullaire (paraplégie, tétraplégie, atteintes de la moelle épinière).

 

Comment diagnostique-t-on l’anéjaculation?

La consultation débute par un interrogatoire permettant au spécialiste de connaître :

– les antécédents chirurgicaux du patient (chirurgie abdominale et pelvienne) ;

– les antécédents de pathologies neurologiques ;

– des antécédents de diabète ;

– la présence d’un traitement médical ;

– l’existence d’anomalies mictionnelles ou de maladies urogénitales.

L’enquête porte aussi sur le fonctionnement de la sexualité du patient : le praticien l’interroge sur sa libido (intérêt pour le sexe), la qualité de ses érections, sa capacité à atteindre l’orgasme. Des questions peuvent aborder l’environnement éducatif et l’état psychologique.

Suit un bilan clinique comportant :

– un examen local (organes génitaux externes et toucher rectal) ;

– une évaluation de l’imprégnation hormonale (recherche d’hypogonadisme, etc.) ;

– un examen neurologique (comprenant une vérification de la sensibilité du testicule et du périnée ainsi qu’un contrôle des réflexes cutanés et des membres inférieurs).

L’anéjaculation est diagnostiquée si le médecin constate une absence répétée d’éjaculation malgré une érection normale et une stimulation sexuelle prolongée.

Un examen des urines après le rapport sexuel permet de déterminer si le trouble est lié à un orgasme sans éjaculation ou une éjaculation rétrograde avec azoospermie.

 

Le traitement de l’anéjaculation

Lorsque l’hypogonadisme est à l’origine de l’affection, le médecin peut proposer un traitement à base de testostérone.

Un protocole chirurgical peut être envisagé lorsque le défaut d’expulsion trouve son origine dans une sténose de l’urètre. Ce trouble est le plus souvent traité par voie endoscopique.

Si les causes de l’anéjaculation sont d’ordre psychique, le patient peut être guidé vers une prise en charge par un psychothérapeute.

Dans le cas de l’éjaculation rétrograde consécutive à une intervention prostatique, il n’existe pas de traitement. En revanche, si le patient est parfaitement informé des inconvénients secondaires relatifs à une ablation chirurgicale de la prostate, il demeure possible d’anticiper l’avenir en recourant aux méthodes de procréation médicalement assistée (PMA). Deux solutions peuvent être adoptées :

– un protocole de préservation de la fertilité consistant à conserver son sperme dans une banque de sperme avant l’intervention chirurgicale ;

– une insémination artificielle ou une FIV après récupération des spermatozoïdes à partir de l’urine ou par biopsie testiculaire.

Lorsque l’éjaculation rétrograde est provoquée par la prise de médicaments (traitements classiques de l’HBP, etc.), elle est temporaire et donc réversible en cas d’arrêt ou de diminution des doses de la molécule responsable.

 

Quelles solutions peut offrir la PMA en cas d’anéjaculation ?

En fonction du diagnostic et des résultats du spermogramme, un certain nombre de traitements de procréation médicalement assistée (PMA) peuvent être envisagés.

Selon le type d’anéjaculation et la qualité des spermatozoïdes, il s’agit de :

– l’insémination artificielle (IA), conseillée en cas d’éjaculation rétrograde et d’oligoasthénozoospermie ;

– la FIV (fécondation in vitro), préconisée en cas d’oligoasthénozoospermie ou en deuxième intention suite à des échecs répétés lors de traitements par insémination artificielle.

– la FIV-ICSI, proposée en cas d’azoospermie (sécrétrice ou obstructive), qui revient à injecter un seul spermatozoïde à l’intérieur de l’ovocyte.

Quelles sont les causes de l’anéjaculation ? Quels traitements de l’anéjaculation la procréation assistée peut-elle offrir ? Voilà, vous avez normalement trouvé les réponses à vos questions sur l’anéjac’.

Lisez aussi ici l’article sur comment régler votre problème d’éjaculation retardée.

Yann, ancien bande-mou et éjaculateur précoce